La hauteur de selle est un aspect de la configuration du vélo qui peut affecter à la fois les performances et les blessures. Par exemple, la configuration de la selle de vélo dicte l’activation musculaire, la cinématique articulaire et la performance.
Comme la hauteur de la selle modifie le travail mécanique des articulations des membres inférieurs, les modifications de la hauteur de la selle modifieront la position du tronc, ce qui aura des répercussions sur les performances.
Néanmoins, les cyclistes choisissent souvent la position de la selle par rapport aux pédales (et donc de la manivelle) par confort plutôt que par connaissances.
Les spécialistes en biomécanique sportive doivent être en mesure de conseiller les athlètes sur les moyens d’améliorer leur position et par extension la performance cycliste, il est important de comprendre comment la hauteur de la selle peut influencer le mouvement du tronc et les effets sur la performance.
La position du tronc a été identifiée comme un paramètre important qui peut affecter la performance du cycle. Par exemple, la position du haut du corps a été liée à des changements dans l’activation des muscles des membres inférieurs, ce qui a un effet sur la performance cycliste. À cet égard, des paramètres cinématiques tels que la vitesse et l’accélération peuvent être utilisés pour quantifier le mouvement lié à la position du tronc lors du cycle en mouvement. La mesure de l’accélération du tronc pourrait fournir des informations plus spécifiques sur la relation avec les révolutions par minute (rev/min1, cadence) et le mouvement postural du haut du corps.
Partant de ce constat un groupe de chercheurs a voulu évaluer si la modifications de la position de la selle engendrait une modification sur les paramètres cinétiques lombaires des cyclistes. Et par extension sur leur stabilité, fatigabilité et performance.
Voici leurs résultats.
Ils ont placé un accéléromètre sur le sacrum de plusieurs cyclistes et leur on fait faire plusieurs tests de 20km avec des cadences différentes mais surtout en choisissant 2 positions de selles différentes.
-la première avec comme référence un KOPS à 0.
-le deuxième avec une hauteur de selle réglée entre 108.6–110.4% de l’EJ lorsque la pedale est au point mort bas.
(plaçons ici qu’une limite de leur étude est qu’ils n’ont pas choisi les méthodes les plus récentes et validées pour la hauteur de selle)
Leurs résultats sont les suivants:
Il y aurait une différence significative de la stabilité médio-laterale entre le réglage KOPS et le réglage mesuré.
Il y aurait une différence significative dans le RPE (c’est une échelle de ressenti d’effort) des cyclistes en faveur du réglage mesuré.
Et il y aurait un temps de maintient de puissance significativement plus grand pour le réglage de selle mesuré.
En conclusion, encore une fois, évaluer sa position avec un expert en biomécanique peut apporter des gains significatifs sur la performance ainsi que la stabilité et le confort sur le vélo.
Pour rajouter à cette étude un œil kiné, la stabilisation lombaire peut aussi passer par du renforcement et du développement des capacités d’endurance de force dans la zone. Ce qui permettrait au cycliste d’avoir un ressenti encore meilleur et une performance accrue. Car le réglage est une chose mais si je n’ai aucune capacité à gérer ce réglage je ne serai pas plus efficace.
La stabilisation lombaire est donc primordiale à la position cycliste efficace et pour réduire le risque de blessure.
Evans, S.A.; James, D.A.; Rowlands, D.; Lee, J.B. Evaluation of Accelerometer-Derived Data in the Context of Cycling Cadence and Saddle Height Changes in Triathlon. Sensors 2021, 21, 871. https://doi.org/10.3390/s21030871
Lien vers l’étude détaillée : https://www.mdpi.com/1424-8220/21/3/871