Lorsqu’on parle de position sur le vélo, on imagine souvent que les paramètres restent constants au fil de la sortie. Pourtant, la recherche montre que la fatigue musculaire altère progressivement la symétrie du pédalage. C’est ce qu’ont démontré Sanderson & Black (2003, European Journal of Applied Physiology).
Explications:
Dans cette étude, des cyclistes ont pédalé pendant deux heures à intensité constante sur ergocycle. Les chercheurs ont mesuré la répartition de la force appliquée entre la jambe gauche et la jambe droite, ainsi que l’évolution du contrôle moteur.
Les résultats sont parlants : après deux heures, l’asymétrie entre les deux jambes augmente en moyenne de 5 à 7 %. Autrement dit, une jambe devient dominante, tandis que l’autre perd en efficacité de transfert de puissance. Cette dérive asymétrique est directement liée à la fatigue musculaire et à une diminution du contrôle moteur fin.
Sur le terrain, cela se traduit par une sensation de pédalage moins fluide, des appuis irréguliers, voire l’apparition de douleurs localisées (genou, hanche, bas du dos). Ces déséquilibres accentuent aussi l’usure musculaire et articulaire lorsqu’ils se répètent sortie après sortie.
L’enseignement principal est que la symétrie parfaite n’existe pas et qu’elle se dégrade avec la durée d’effort. Cela souligne l’importance d’un réglage postural qui minimise les contraintes de départ et qui limite les compensations à mesure que la fatigue s’installe. Un fitting bien réalisé permet d’équilibrer au mieux les forces, et donc de retarder l’apparition de ces asymétries.
Conclusion
Même si votre pédalage est équilibré sur une sortie courte, la fatigue prolongée révèle souvent des déséquilibres cachés. Connaître ces mécanismes permet d’anticiper, d’adapter sa position et de préserver à la fois performance et santé.