Les problématiques de selles sont un sujet récurrent chez les cyclistes, qu’ils soient amateurs ou professionnels.
On trouve énormément de discussions en ligne à ce propos mais peu de recherches scientifiques. J’ai sélectionné aujourd’hui une revue de littérature qui résume la définition, les facteurs de risques et les moyens de gérer ces problèmes.
Les douleurs à la selle sont des gènes pouvant se transformer en lésions cutanées dans la zone de contact entre la selle et le corps. Les zones concernées sont le haut des cuisses, la zone périnéale, les organes génitaux.
Les micro traumatismes dues aux vibrations de la route, la friction entre la peau et le cuissard ainsi que des points d’appuis majorés peuvent être à l’origine d’échauffements et donc de dégradation tissulaire dans ces zones.
On relève des lésions allant jusqu’à la créations d’érythèmes et/ou de nodules dans la zone rendant difficile l’appui.
Ces douleurs peuvent remettre en cause la participation du cycliste à sa discipline.
1. Facteurs de risques
Le plus grand facteur de risque est la durée d’exposition. Autrement dit les ultras cyclistes sont plus exposés.
Viennent ensuite l’intensité de la pratique. Des vêtements (cuissard) de mauvaise qualité ou inadaptés. Une mauvaise position sur le vélo. Une géométrie de cadre inadaptée.
Les facteurs de risques secondaires seraient l’angle d’inclinaison de la selle et la forme de selle.
Le dernier grade de facteur de risque serait de ne pas laver son cuissard entre les utilisations.
2. Prévention
La prévention de ces maux de selle se concentrerait sur l’utilisation de « crème chamois », porter des cuissard propres, l’épilation serait aussi prépondérante pour prévenir l’apparition de ces échauffements avant qu’ils ne dégénèrent.
3. Traitement
La gestion de ces problématiques va dépendre de l’intensité de l’atteinte.
Dans les premiers stades il serait intéressant de lever le pied sur le volume pendant quelques jours. Utiliser de la crème cicatrisante et/ou antibiotiques afin d’éviter la prolifération de bactéries. Ainsi que préférer un cuissard avec un chamois plus épais.
Si la problématique persiste il est important de trouver une selle adaptée à son anatomie. Une position minorant les points d’appuis. Avec par exemple une diminution du drop entre la selle et le poste de pilotage on abaisserait la pression périnéale.
Plus le grade devient sévère, plus le suivi médical est important. La prise en charge chirurgicale de drainage de la zone existe en dernier recours.
Pour conclure, le sujet est encore trop peu étudié scientifiquement. Notamment chez les femmes dont les recherches représentent une minorité d’articles. Il serait donc important d’aller plus loin dans ce domaine.
Comme tous les tissus, cette zone reste adaptable et lui laisser le temps est primordial. Voilà pourquoi ces problématiques sont moins rencontrés chez les professionnels car ils ont des années d’adaptations derrière eux.
Cependant une position, une selle ou du matériel inadapté reste au cœur de la problématique donc il faut évaluer cela afin d’investir dans sa pratique et sa santé.
Et pourquoi pas une selle sur mesure en dernier recours ?
Napier D, Heron N. Getting to the Bottom of Saddle Sores: A Scoping Review of the Definition, Prevalence, Management and Prevention of Saddle Sores in Cycling. Int J Environ Res Public Health. 2022 Jun 30;19(13):8073. doi: 10.3390/ijerph19138073. PMID: 35805731; PMCID: PMC9265698.