La pratique du cyclisme, comme tous les sports à répétition, peut engendrer une infinité de problématiques.
Aujourd’hui le sujet abordé sera donc la Tendinopathie d’Achille.
C’est une pathologie plus fréquente chez les coureurs que chez les cyclistes mais il existe des facteurs de risques liés à la pratique que nous allons développer aujourd’hui.
La Tendinopathie d’Achille est une pathologie touchant le tendon reliant les 3 muscles composant le triceps sural avec le calcanéum, les zones d’atteintes peuvent être nombreuses (corps du tendon, enthèse, gaine) et se déclenche souvent par une mauvaise gestion de la charge de travail demandée à ce tendon par rapport à ses capacités, mais il y a aussi des déclenchements liés à la qualité du stimulus qu’il reçoit.
Les douleurs sont, dans les premiers stades, très présentes lors des premiers pas après une période immobile et peuvent disparaître à l’activité. Si ces douleurs restent présentes à l’activité nous sommes face à un stade d’atteinte plus élevée du tendon ou à une position mal tolérée.
Nous allons commencer par décrire les différents facteurs de risques puis les manières de les gérer si vous en repérez un.
Les facteurs de risques et les manières de les gérer:
1: La surcharge mécanique
C’est l’élément le plus facile à identifier. Des douleurs au tendon d’Achille se déclenchent alors que vous êtes en préparation de la plus longue épreuve que vous aviez jamais fais, ou elles surviennent alors que vous êtes en reprise après une coupure. Ce sont des informations que vous envoie votre tendon pour vous demander d’adapter cette période d’entraînement.
Bien sur ceux sont 2 exemples partis des milliers, mais si votre volume d’entraînement change drastiquement en quelques semaines ou si vous y ajoutez une autre pratique inhabituelle cela peut être perçu comme un mauvais stimulus pour votre corps et déclencher cette problématique.
Ci dessous, 2 photos montrant une gestion correcte de la charge (en descendant certes) et une gestion aléatoire de la charge.
Pour gérer cette charge, vous pouvez avoir recours à un coach/entraîneur pour vous donner des tips ou bien vérifier que votre charge d’une semaine à l’autre ne dépasse pas 10% d’augmentation. (C’est une règle commune qui n’est bien sur pas adaptée à tout le monde et qui doit être modulée en fonction de l’expérience, du niveau, du sport et du type de pratique de la personne)
2: Le manque de force
Un élément qui fait lien avec le précédent, si vos capacités musculaires ne correspondent pas à la charge que vous demandez à votre musculature, il se peut que des problématiques se présentent.
Pour évaluer ca dans un premier temps, cela peut se faire en réalisant des montées sur pointe de pied genou tendu. Si vous êtes capables d’en réaliser plus de 25 sans problèmes c’est correct, si ce n’est pas la cas un cycle de renforcement serait à prévoir.
Évidemment, pour remédier à ca un cycle de renforcement ciblant ce groupe musculaire mais aussi les groupes sous jacents et sus jacents devrait être mis en place.
3: Les frottements
Ce n’est pas la chose la plus connue mais elle est bien réelle. Si vous portez des vêtements et chaussures pas ajustés ou pas à la bonne taille et qui créent des frottements sur une zone précise du tendon, cela produire un stimulus néfaste sur le tendon jusqu’à ce qu’il dégénère.
Faites donc bien attention à votre choix de matériel, des pieds à la tête.
4: Le froid
Encore un stimulus que votre tendon peut percevoir comme agression et qui fait partie de nos facteurs de risques. En effet une exposition au froid prolongée avec une faible protection et une demande mécanique importante peut engendrer une pathologie tendineuse d’Achille.
Si vous déclenchez des douleurs en période froide alors que vous n’avez rien changé du reste de votre planification, essayez d’autres vêtements sur cette zone.
5: Une trop grande longueur demandée
On en arrive au lien avec le positionnement cycliste.
Le fait d’être trop haut sur la selle, et trop penché en avant (reach et/ou important) met en tensions les chaînes musculaires postérieures. Évidemment il n’y a pas que le tendon d’Achille qui peut être touché à cause de cela. Mais il fait parti de la liste.
Car on lui demande une travail en position trop longue par rapport à sa longueur optimale de travail. Notre étude posturale vélo au format digital peut vous aider sur ce point.
Pour remédier à cela, une modification de la position est recommandée, et peut être couplée à un travail d’allongement musculaire. Qui serait bénéfique à long terme.
6: Une compensation
Le facteur de risque le plus important à cibler et ne pourra être mis en lumière qu’avec une analyse complète et aidée. Si vous ne rentrez dans aucune case décrites précédemment. Peut être que c’est un ensemble de choses qui vous ont mené à cette blessure et dans ce cas il na faut pas hésiter à consulter ou demander de l’assistance dans votre réglages pour trouver le problème.
Vous avez maintenant des arguments pour rechercher l’origine de ce trouble et essayer d’y remédier. Si vous avez envie d’avoir un suivi n’hésitez pas à nous demander conseil.
ps: d’autres facteurs de risques généraux non liés spécifiquement à la pratique du cyclisme peuvent être identifiés et sont résumés dans l’article suivant si vous êtes intéressés pour approfondir le sujet.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32203618/
Knapik JJ, Pope R. Achilles Tendinopathy: Pathophysiology, Epidemiology, Diagnosis, Treatment, Prevention, and Screening. J Spec Oper Med. 2020 Spring;20(1):125-140. doi: 10.55460/QXTX-A72P. PMID: 32203618.