Lors du bikefitting, un des éléments central est l’étude de la technique de pédalage. Elle sera évidemment propre à chacun. Mais il y a des éléments que nous pouvons étudier afin de se rendre compte de l’évolution que les réglages apportent.
En effet, un pédalage se fluidiant, devenant plus homogène et plus efficace sera ce que l’on recherche. Mais que regarder pour l’évaluer ?
C’est ce que nous allons développer ici.
1. La cadence de pédalage
Bien qu’elle puisse être choisie volontairement (sur un temps donné) cette cadence finit toujours par se retrouver à une valeur propre à chacun.
On sait qu’une cadence élevée serait plus efficiente en économie d’énergie sur du long terme et une plus faible plus efficace sur du court terme.
Mais au cours d’une étude posturale, c’est à dire une alternance de réglages et pédalage si cette cadence augmente c’est plutôt bon signe. Cela soulignera le fait que le ou la cycliste se trouve dans une position plus favorable à son mouvement.
Cependant si la cadence diminue il nous faudra chercher pourquoi et potentiellement revenir en arrière sur nos réglages.
2. L’absence de points morts
Ceci peut être donné grâce a des pédales ou un pédalier connecté.
Ou à l’œil si la vitesse de la pédale se retrouve modifié à chaque circumduction à un endroit donné, nous aurons perdu la fluidité recherchée et de nouveau il faudra changer quelque chose.
Ces observations peuvent aussi se répercuter sur les articulations sus jacentes comme le genou ou le bassin.
3. La phase de puissance
Tous les capteurs de puissance sont en mesure de nous donner cette information. La phase de puissance marque l'angle de début et de fin de votre puissance positive pour chaque coup de pédale. L'espace entre le début et la fin correspond à la longueur arc.
Plus cette longueur est grande, plus votre puissance est répartie sur un grand pourcentage de votre tour de pédale. Plus il est court, plus votre appui sur la pédale représente un faible pourcentage du tour complet.
Cet élément est l’élément primordial de l’évaluation du pédalage.
Une augmentation de la longueur d’arc nous confirmera que la position va dans le bon sens.
Nous évaluons la phase « positive » donc de poussée sur la pédale et non la phase négative car la production de puissance est majoritaire et naturelle lors de la phase descendante de la pédale, la remontée ne serait qu’un retour élastique et réflexe des muscles concernés.
4. L’équilibre Gauche / Droite
ce dernier point peut être investigué mais il peut aussi résulter d’une asymétrie liée à une blessure ou un antécédent. Il ne sera donc pas un élément primordial de notre observation
Évidement toutes ces valeurs sont des outils afin d’évaluer la position d’un cycliste, il n’en reste pas moins que les sensations doivent aussi être prise en compte. Si l’arc s’allonge mais que le ou la cycliste se sent moins bien, peut être qu’à long terme ce changement ne sera pas idéal.
C’est toujours une histoire de compromis.
Pour creuser ces infos n’hésitez pas à contacter un professionnel.
KORFF, THOMAS1; ROMER, LEE M.1; MAYHEW, IAN1; MARTIN, JAMES C.2. Effect of Pedaling Technique on Mechanical Effectiveness and Efficiency in Cyclists. Medicine & Science in Sports & Exercise 39(6):p 991-995, June 2007. | DOI: 10.1249/mss.0b013e318043a235
Lai AKM, Dick TJM, Brown NAT, Biewener AA, Wakeling JM. Lower-limb muscle function is influenced by changing mechanical demands in cycling. J Exp Biol. 2021 Feb 2;224(Pt 3):jeb228221. doi: 10.1242/jeb.228221. PMID: 33376144; PMCID: PMC7875501.